
La clé pour aider votre enfant n’est pas de « faire faire les devoirs », mais de comprendre comment son cerveau apprend pour activer les bons leviers.
- L’apprentissage efficace repose sur trois piliers : une attention ciblée, une motivation intrinsèque et la conscience de ses propres stratégies (métacognition).
- L’environnement de l’enfant, incluant la qualité de son sommeil et la manière de gérer ses erreurs, est souvent plus déterminant que le nombre d’heures de travail.
Recommandation : Adoptez une posture de coach en posant des questions qui l’aident à réfléchir sur ses méthodes, plutôt qu’en lui donnant les réponses.
La scène est familière pour de nombreux parents : la journée de travail est terminée, mais une deuxième commence, celle des devoirs. Entre la fatigue de l’enfant et votre propre impatience, cette séance se transforme souvent en une source de tensions. Vous avez probablement tout essayé : les récompenses, les punitions, les explications répétées… en vain. Vous vous sentez démuni, voire maladroit, et la fameuse phrase « il suffirait qu’il se concentre » tourne en boucle dans votre tête.
Les conseils habituels, comme « créer un environnement calme » ou « utiliser le jeu », sont bien intentionnés mais souvent insuffisants car ils ne s’attaquent pas à la racine du problème. Ils vous disent « quoi » faire, mais rarement « pourquoi » cela fonctionne. Et si le véritable enjeu n’était pas de trouver la bonne astuce, mais de changer radicalement de perspective ? Si, au lieu d’être un simple superviseur des devoirs, vous pouviez devenir un véritable coach en apprentissage pour votre enfant ?
Cet article vous propose une immersion dans la fascinante mécanique du cerveau de votre enfant. L’objectif n’est pas de vous transformer en neuroscientifique, mais de vous donner des clés de compréhension et des outils pratiques, inspirés de la gestion mentale et des neurosciences. Vous découvrirez comment activer les bons « interrupteurs » cérébraux, comment adapter votre aide à son profil unique et comment transformer des moments du quotidien en opportunités d’apprentissage ludiques. En comprenant le « comment », vous pourrez enfin l’aider efficacement, avec confiance et sérénité.
Ce guide est structuré pour vous accompagner pas à pas. Nous commencerons par les fondations de l’apprentissage, puis nous explorerons des stratégies concrètes à appliquer au quotidien, pour finir par le rôle essentiel du langage et de l’état d’esprit.
Sommaire : Devenir le coach qui révèle le potentiel de son enfant
- Les 3 interrupteurs à activer dans le cerveau de votre enfant pour qu’il apprenne plus vite (et mieux)
- Votre enfant est-il visuel, auditif ou kinesthésique ? le test pour le découvrir et adapter votre façon de l’aider
- Faire des maths en cuisinant un gâteau : 10 activités du quotidien pour réviser les tables de multiplication sans s’en rendre compte
- Le secret le mieux gardé pour avoir de bonnes notes n’est pas de travailler plus, mais de dormir mieux
- « C’est en se trompant qu’on apprend » : comment faire de cette phrase une réalité à la maison
- Votre enfant range tout ? il est peut-être dans sa « période sensible de l’ordre » : le guide pour comprendre ce qui se passe dans sa tête
- Arrêtez de dire « c’est génial ! » à votre enfant : la puissance de l’encouragement spécifique
- Devenir un « coach en langage » pour son enfant : les techniques simples qui font une énorme différence
Les 3 interrupteurs à activer dans le cerveau de votre enfant pour qu’il apprenne plus vite (et mieux)
Avant même de parler de méthode ou de matière, l’apprentissage repose sur trois piliers mentaux fondamentaux. Agir sur eux, c’est comme allumer les lumières d’une pièce avant de commencer à y travailler. Sans eux, tout effort est plus difficile et moins productif. Le cerveau humain, bien qu’il ne pèse qu’une fraction de notre poids, est un organe extraordinairement énergivore : on estime que le cerveau humain éveillé peut alimenter une ampoule de 25 watts. Orienter cette formidable énergie est donc la première étape de votre mission de coach.
Ces trois interrupteurs sont l’attention, la motivation et la métacognition. Ils sont interconnectés et essentiels pour construire une architecture de l’apprentissage solide.
- L’attention : C’est la porte d’entrée de toute information. Sans attention, pas de mémorisation. Le défi est de créer une « écologie de la concentration » en éliminant les distractions (écrans, bruit) et en instaurant un rituel de démarrage, comme deux minutes de respiration calme pour signaler au cerveau qu’il est temps de se focaliser.
- La motivation : Pour que le cerveau s’engage, il doit comprendre l’intérêt de la tâche. Face à un enfant qui dit « ça ne sert à rien », votre rôle est de créer des ponts entre les savoirs abstraits et son monde concret. Les maths servent à calculer son argent de poche pour acheter le jeu qu’il désire ; le français permet d’écrire une lettre à sa grand-mère ou d’inventer des histoires incroyables.
- La métacognition : C’est la capacité à réfléchir sur sa propre façon de penser. C’est le plus puissant des leviers. Au lieu de demander « As-tu la bonne réponse ? », posez des questions de coach : « Comment as-tu fait pour trouver ça ?« , « Qu’est-ce qui a été difficile pour toi ? », « Si tu devais le refaire, que ferais-tu différemment ? ». Ces questions obligent l’enfant à prendre conscience de ses stratégies et à devenir acteur de son apprentissage.
Activer ces trois interrupteurs transforme radicalement la session de devoirs. Ce n’est plus une corvée à subir, mais un moment d’exploration où l’enfant apprend non seulement sa leçon, mais aussi et surtout, comment il apprend.
Votre enfant est-il visuel, auditif ou kinesthésique ? le test pour le découvrir et adapter votre façon de l’aider
Vous avez peut-être déjà entendu parler de ces profils d’apprentissage : visuel, auditif, kinesthésique (VAK). Bien que la science moderne montre que nous utilisons tous nos sens pour apprendre, il est vrai que chaque enfant a souvent un canal sensoriel préférentiel pour comprendre et mémoriser une nouvelle information. Identifier cette préférence, c’est se doter d’une clé pour « traduire » les leçons dans un langage que son cerveau comprendra plus facilement. C’est l’un des outils les plus efficaces de votre « boîte à outils cérébrale » de parent-coach.
Comment le découvrir ? Observez-le. Un enfant à dominante visuelle utilisera des mots comme « je vois ce que tu veux dire », aimera les schémas, les couleurs et aura besoin de voir les choses écrites. L’enfant auditif dira plutôt « ça me parle », retiendra facilement les paroles des chansons et apprendra mieux en écoutant ou en répétant à voix haute. Enfin, l’enfant kinesthésique a besoin de « sentir les choses » ; il apprend en faisant, en manipulant, en bougeant. Il dira « je le sens bien » et aura du mal à rester assis trop longtemps.

Une fois le profil dominant identifié, votre rôle n’est pas de l’enfermer dans une case, mais d’utiliser cette information pour adapter les devoirs. L’école, traditionnellement très visuelle et auditive, laisse parfois les kinesthésiques sur le bord du chemin. C’est là que vous pouvez faire une énorme différence en proposant des alternatives. L’objectif est de s’appuyer sur le canal fort pour introduire une notion, puis d’entraîner progressivement les autres canaux pour développer sa flexibilité cognitive.
Pour vous aider à passer de la théorie à la pratique, voici des exemples concrets pour adapter les demandes classiques du système scolaire français.
| Ce que l’école demande | Adaptation visuelle | Adaptation auditive | Adaptation kinesthésique |
|---|---|---|---|
| Apprendre une poésie | Illustrer chaque strophe avec un dessin simple | La mettre en chanson ou la réciter avec un rythme de rap | Mimer les actions décrites dans le poème |
| Mémoriser les tables de multiplication | Créer des cartes mentales (mind maps) colorées | Inventer des comptines mathématiques | Manipuler des objets (bouchons, légos) pour faire les paquets |
| Réviser une leçon d’histoire | Dessiner une frise chronologique illustrée | La raconter comme si c’était un conte ou une aventure épique | Reconstituer une scène avec des figurines ou des Playmobil |
Cette approche, détaillée dans des ressources pour enseignants comme celles de sites pédagogiques destinés au primaire, permet de contourner les blocages et de redonner du plaisir à l’apprentissage.
Faire des maths en cuisinant un gâteau : 10 activités du quotidien pour réviser les tables de multiplication sans s’en rendre compte
Pour beaucoup d’enfants, le mot « mathématiques » est synonyme de problème, d’ennui ou d’anxiété. Le passage de la manipulation concrète en maternelle à l’abstraction des chiffres en primaire peut être brutal. Pourtant, les maths sont partout autour de nous. Votre mission de coach est de rendre visible cet invisible, de reconnecter les chiffres à la vie réelle. Les recherches en neurosciences le confirment : l’apprentissage par la manipulation et l’ancrage dans des situations vécues facilitent grandement la compréhension et la mémorisation.
Inutile de sortir le cahier pour cela. Votre maison et vos activités quotidiennes sont le meilleur des terrains de jeu mathématique. Utiliser les courses pour calculer (3 packs de 6 yaourts font 18 yaourts), mesurer les ingrédients pour un gâteau (il faut doubler les proportions si mamie vient dîner), ou estimer le temps de trajet sont autant d’occasions de faire des maths sans en avoir l’air. C’est ce qu’on appelle l’apprentissage implicite : le cerveau enregistre des concepts et des logiques sans effort conscient.
Voici une liste d’idées simples pour intégrer les mathématiques dans votre quotidien et aider votre enfant à construire son intuition des nombres :
- En cuisine : Mesurer les liquides (litres, centilitres), peser les solides (grammes), et surtout, adapter les proportions d’une recette (fractions, multiplications). « La recette est pour 4, nous sommes 6, comment on fait ? »
- Pendant les courses : Calculer le budget, additionner le prix de deux articles, comparer les prix au kilo, calculer le rendu de monnaie.
- Dans les transports : Compter le nombre de stations et calculer la durée du trajet (4 stations de 3 minutes = 12 minutes).
- À la maison : Compter les marches d’un escalier par deux, par trois. Mesurer les dimensions de sa chambre pour la réaménager.
- Pendant les jeux de société : Compter les points, avancer sur un plateau, lancer les dés sont d’excellents exercices de calcul mental.
- Avec l’argent de poche : Calculer ses économies, le temps nécessaire pour acheter l’objet de ses rêves.
Votre feuille de route pour transformer une activité en apprentissage
- Identifier l’opportunité : Avant de commencer une activité (courses, cuisine, trajet), repérez un élément qui peut être compté, mesuré ou comparé.
- Formuler la question : Posez une question ouverte et concrète. « Tiens, à ton avis, combien de temps ça va nous prendre ? » plutôt que « Fais une multiplication ».
- Laisser manipuler : Fournissez le matériel nécessaire. Laissez-le verser la farine dans le verre doseur, manipuler les pièces de monnaie. L’erreur fait partie du processus.
- Verbaliser la stratégie : Une fois la solution trouvée, demandez « Comment as-tu fait ? ». Cela l’aide à prendre conscience de son raisonnement.
- Faire le lien : Terminez par une phrase qui connecte l’action à l’école. « Tu vois, quand on fait ça, c’est comme une division en maths ! ».
Le secret le mieux gardé pour avoir de bonnes notes n’est pas de travailler plus, mais de dormir mieux
Dans notre culture de la performance, nous avons tendance à croire que plus un enfant travaille, meilleurs seront ses résultats. On rallonge le temps des devoirs, on ajoute des exercices, on sacrifie parfois une heure de sommeil pour « bien finir ». C’est une erreur fondamentale. Le véritable secret de la mémorisation et de la compréhension ne se trouve pas dans les heures de labeur acharné, mais dans les heures de repos qui suivent. Le sommeil n’est pas une perte de temps, c’est une phase active et cruciale du processus d’apprentissage.
Pendant que votre enfant dort, son cerveau est en pleine effervescence. C’est à ce moment précis qu’il fait le tri entre les informations importantes et les détails inutiles de la journée. Les nouvelles connaissances, encore fragiles, sont consolidées, réorganisées et connectées aux savoirs déjà existants. Comme le confirment les neurosciences, le cerveau organise tout ce qu’il a appris dans la journée pendant le sommeil. Une leçon apprise juste avant une bonne nuit de sommeil a beaucoup plus de chances d’être mémorisée à long terme qu’une leçon apprise dans la fatigue et le stress.
En tant que parent-coach, votre rôle est donc de devenir le gardien du sommeil de votre enfant. Cela implique plusieurs actions concrètes :
- Instaurer un rituel du coucher : Un environnement calme, sans écran au moins une heure avant de dormir, une histoire lue ensemble… Ces rituels préparent le cerveau au repos et favorisent un sommeil de qualité.
- Respecter les besoins de sommeil : Un enfant en primaire a besoin de 9 à 11 heures de sommeil par nuit. Ce n’est pas négociable.
- Planifier les révisions : Le meilleur moment pour revoir une leçon difficile n’est pas forcément juste après l’école quand il est fatigué, mais peut-être en fin de journée, avant le rituel du coucher, pour profiter pleinement de l’effet consolidant du sommeil.
Protéger le sommeil de son enfant, c’est lui offrir le meilleur outil de réussite scolaire qui soit. Un enfant reposé est un enfant plus attentif, plus créatif, plus patient et émotionnellement plus stable. C’est la base sur laquelle tous les autres apprentissages peuvent se construire. Le bonheur et la relaxation sont des catalyseurs puissants pour l’apprentissage.
« C’est en se trompant qu’on apprend » : comment faire de cette phrase une réalité à la maison
Nous répétons tous ce proverbe, mais nos réactions face aux erreurs de nos enfants racontent souvent une autre histoire. Le « NON ! » qui fuse, le soupir d’exaspération, le stylo rouge qui rature… Ces réflexes, bien que souvent involontaires, envoient un message clair au cerveau de l’enfant : l’erreur est un échec, quelque chose de négatif à éviter à tout prix. Cette peur de se tromper peut devenir un frein majeur à l’apprentissage, inhibant la prise de risque et la créativité.
D’un point de vue neuroscientifique, l’erreur est pourtant un signal essentiel. Quand nous faisons une erreur, le cerveau produit une onde spécifique qui signale qu’il y a un décalage entre ce qui était attendu et ce qui s’est produit. C’est cette prise de conscience qui permet l’ajustement et la création de nouvelles connexions neuronales. Comme l’explique le célèbre exemple de l’apprentissage de la marche, un bébé doit tomber et se réajuster des centaines de fois pour trouver son équilibre. Chaque « erreur » est une information précieuse pour son cerveau. Faire de l’erreur une alliée est donc une compétence fondamentale du parent-coach.
Comment changer la culture de l’erreur à la maison ?
- Changez votre langage : Au lieu de dire « C’est faux », essayez « C’est une tentative intéressante, voyons voir ce qu’on peut en apprendre » ou « Ah, ton cerveau a repéré une erreur, super ! C’est le signe qu’il est en train d’apprendre. »
- Valorisez le processus, pas seulement le résultat : Félicitez l’effort, la stratégie essayée, la persévérance, même si la réponse finale n’est pas correcte.
- Utilisez le stylo vert : Au lieu de raturer en rouge, entourez en vert ce qui est juste dans la réponse, et discutez ensemble de comment améliorer le reste. Cela change complètement la perception visuelle de la correction.

En adoptant cette posture, vous aidez votre enfant à développer ce que la psychologue Carol Dweck appelle un « mindset de croissance » ou un état d’esprit de développement : la conviction que son intelligence et ses compétences peuvent se développer par l’effort et la pratique. C’est le plus beau cadeau que vous puissiez lui faire pour sa scolarité et pour sa vie.
Votre enfant range tout ? il est peut-être dans sa « période sensible de l’ordre » : le guide pour comprendre ce qui se passe dans sa tête
Vous observez votre jeune enfant aligner méticuleusement ses petites voitures, classer ses crayons par couleur ou s’énerver parce qu’un objet n’est pas à sa place habituelle ? Loin d’être une manie, ce comportement pourrait être le signe qu’il traverse ce que la pédagogue Maria Montessori appelait une « période sensible de l’ordre« . Il s’agit d’une phase de développement, particulièrement intense entre 2 et 4 ans mais qui peut perdurer, où l’enfant a un besoin interne profond de structure et de prévisibilité dans son environnement.
Ce besoin n’est pas un caprice. Pour un jeune cerveau en pleine construction, le monde est un flot d’informations complexes. L’ordre extérieur l’aide à créer de l’ordre à l’intérieur, à catégoriser, à anticiper et donc à se sentir en sécurité. Un environnement organisé et prévisible libère son esprit pour qu’il puisse se concentrer sur d’autres apprentissages. En effet, les neurosciences confirment qu’un environnement organisé libère de la charge mentale et améliore la concentration. Comprendre cela vous permet de transformer une source potentielle de conflit (« arrête de tout vouloir ranger ! ») en une formidable opportunité.
En tant que parent-coach, vous pouvez surfer sur cette vague naturelle pour jeter les bases de compétences d’organisation qui lui serviront toute sa vie, notamment à l’école. Plutôt que de lui imposer un rangement, co-construisez avec lui des systèmes logiques :
- Un code couleur pour le cartable : Associez une couleur à chaque matière (le cahier de maths est bleu, le protège-cahier aussi, la chemise également). Cela crée une routine visuelle qui facilite la préparation du sac.
- Des boîtes étiquetées : Utilisez des symboles ou des dessins pour étiqueter les boîtes de matériel (une boîte pour les feutres, une pour la peinture…).
- Un planning visuel : Affichez un emploi du temps simple de la semaine avec des pictogrammes pour les activités (école, sport, devoirs…).
- Le rangement grammatical : Proposez-lui de créer des « maisons » pour les mots. Une boîte pour les noms, une autre pour les verbes… C’est une façon kinesthésique d’intégrer des notions abstraites.
En accompagnant ce besoin naturel d’ordre, non seulement vous réduisez les crises liées au désordre, mais vous lui donnez aussi les fondations de la planification, de la catégorisation et de la méthode de travail. Vous transformez une « manie » en compétence.
Arrêtez de dire « c’est génial ! » à votre enfant : la puissance de l’encouragement spécifique
L’intention est louable : en disant « Bravo ! », « C’est super ! » ou « Tu es le meilleur ! », nous cherchons à booster la confiance de notre enfant. Pourtant, ces compliments globaux, appelés « éloges de la personne », peuvent être contre-productifs. Ils peuvent créer une pression de performance (« je dois toujours être le meilleur ») et une peur de l’échec. L’enfant peut finir par associer sa valeur à ses seuls succès, et non à ses efforts. La recherche montre qu’un enfant loué pour son intelligence aura tendance à éviter les défis difficiles, de peur de paraître « moins intelligent » s’il échoue.
La posture du coach consiste à remplacer ces éloges vagues par des encouragements spécifiques et descriptifs, centrés sur le processus, l’effort ou la stratégie. Il ne s’agit pas de juger le résultat, mais de décrire ce que l’on a observé. Ce type de feedback est beaucoup plus puissant car il donne à l’enfant des informations concrètes sur ce qui a fonctionné et ce qu’il peut reproduire à l’avenir. Il internalise l’idée que le succès est le fruit d’une stratégie et d’un travail, et non d’un don inné.
Voici comment transformer vos compliments habituels en encouragements spécifiques et constructifs :
- Au lieu de dire « C’est bien », dites : « J’ai remarqué que tu as relu la consigne trois fois avant de commencer. C’est une excellente stratégie.«
- Plutôt que « Super travail », essayez : « La façon dont tu as utilisé différentes couleurs pour organiser tes idées sur cette carte mentale rend tout beaucoup plus clair.«
- À la place de « Bravo, tu as réussi ! », préférez : « Tu as persévéré pendant 15 minutes sur ce problème difficile sans abandonner. J’admire ta ténacité.«
- Au lieu de « Tu es doué en dessin », dites : « J’aime beaucoup les détails que tu as ajoutés à l’arrière-plan de ton dessin.«
Cette approche est au cœur du concept de « mindset de croissance » développé par Carol Dweck. Comme elle le souligne, les enfants abordent de manière plus positive les erreurs car ils savent que leur cerveau est plastique et qu’il leur permet de développer de nouvelles compétences en travaillant. En utilisant l’encouragement spécifique, vous nourrissez directement cet état d’esprit de développement.
À retenir
- L’apprentissage est un processus actif (attention, motivation, métacognition), pas un simple remplissage de connaissances. Votre rôle est d’activer ces leviers.
- L’environnement de l’enfant, incluant la qualité du sommeil, la gestion positive de l’erreur et un environnement ordonné, est aussi crucial que le travail lui-même.
- La posture de parent-coach consiste à guider la réflexion de l’enfant avec des questions et des encouragements spécifiques, plutôt qu’à instruire ou à juger le résultat.
Devenir un « coach en langage » pour son enfant : les techniques simples qui font une énorme différence
Le langage est bien plus qu’un outil de communication. C’est l’outil principal de la pensée. La capacité à mettre des mots sur des idées, à structurer une phrase, à raconter une histoire est directement liée à la capacité à structurer son raisonnement, à planifier et à résoudre des problèmes. Aider son enfant à développer son langage oral, c’est lui donner les fondations les plus solides pour réussir à l’écrit, en mathématiques et dans toutes les autres matières.
De nombreux enseignants observent que les enfants qui peinent à l’écrit sont souvent ceux qui ont du mal à verbaliser leur pensée. Une stratégie simple et puissante consiste à encourager l’enfant à raconter ce qu’il fait ou pense. Par exemple, un enfant qui explique à voix haute comment il résout un problème de maths (« D’abord, je pose la soustraction, puis je m’occupe des unités… ») organise sa pensée de manière séquentielle, une compétence essentielle pour la rédaction. En tant que parent-coach, vous pouvez encourager cette verbalisation au quotidien.
Voici quelques techniques simples pour devenir un « coach en langage » :
- La reformulation : Quand votre enfant s’exprime avec des mots simples, reformulez sa phrase en y ajoutant un vocabulaire plus riche ou une structure plus complexe. S’il dit « Le chat court », vous pouvez répondre « Oui, le chat noir court rapidement pour attraper la souris ». Il absorbe ainsi de nouvelles structures sans effort.
- Le « professeur inversé » : S’il peine à expliquer une notion, demandez-lui de vous l’enseigner comme si vous étiez l’élève. Posez des questions naïves (« Mais pourquoi tu mets ce chiffre ici ? Je ne comprends pas. ») pour le pousser à décomposer et à clarifier sa pensée.
- Le « mot du jour » : Introduisez un nouveau mot chaque jour au dîner, expliquez-le et essayez de le réutiliser ensemble dans la conversation. C’est une façon ludique d’enrichir son vocabulaire.
Ces petites interactions, répétées quotidiennement, ont un impact énorme. Elles musclent sa capacité à organiser ses idées, à trouver les mots justes et à construire un raisonnement logique. Vous ne lui apprenez pas seulement à parler, vous lui apprenez à penser.
En appliquant ces principes, vous ne vous contenterez plus de « faire les devoirs ». Vous offrirez à votre enfant des stratégies d’apprentissage pour la vie, vous renforcerez sa confiance en lui et, surtout, vous transformerez un moment de conflit potentiel en une occasion de connexion et de complicité. Commencez dès ce soir, non pas en lui demandant ses notes, mais en lui posant une simple question : « Raconte-moi quelque chose d’intéressant que ton cerveau a appris aujourd’hui. »
Questions fréquentes sur l’aide à l’apprentissage scolaire
Comment aider mon enfant à structurer ses phrases pour les rédactions ?
Commencez par lui faire raconter son histoire à l’oral. Pendant qu’il parle, notez les mots-clés ou les idées principales ensemble. Ensuite, guidez-le pour transformer ces mots-clés en phrases simples. Une fois cette base établie, vous pourrez l’aider à enrichir progressivement ses phrases avec des adjectifs, des adverbes et des connecteurs logiques (« ensuite », « parce que », « mais »).
Mon enfant comprend la leçon mais n’arrive pas à l’expliquer, que faire ?
C’est une situation très courante. Utilisez la technique du « professeur inversé ». Proposez-lui de vous expliquer la leçon comme si vous étiez son élève et que vous n’y compreniez rien. Posez-lui des questions très simples et naïves (« Attends, ça veut dire quoi ce mot ? », « Pourquoi cette étape avant l’autre ? »). Cela l’obligera à décomposer son savoir et à trouver les mots pour le transmettre, ce qui renforcera sa propre compréhension.
Comment développer le vocabulaire de mon enfant au quotidien ?
L’enrichissement du vocabulaire se fait par petites touches. Vous pouvez instaurer un « mot du jour » pendant les repas, choisi dans un livre ou une discussion. Utilisez vous-même des synonymes dans vos conversations (« Ce gâteau est bon, il est même délicieux ! »). Enfin, encouragez-le à reformuler ses propres idées en lui demandant : « Comment pourrais-tu dire ça avec d’autres mots ? ».